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Disparution du Capitaine Mansaré!

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Disparution du Capitaine Mansaré! Empty Disparution du Capitaine Mansaré!

Message  Tamsirnews Dim 13 Jan 2008, 16:57

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Inscrit le: 16 Jan 2007
Messages: 81

Localisation: France
Posté le: 07/02/2007 13:31:56 Sujet du message: Révélation : Comment et pourquoi le Capitaine Mansaré a t-il

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En janvier 1985, le capitaine Mamadi Mansaré (ici sur la photo avec le colonel Lansana Conté, suivi du colonel Diarra Traoré), alors Directeur de l’Ecole Militaire InterArmes trouvait la mort dans des circonstances non encore élucidées à ce jour. A la lumière des derniers évènements, l'on peut dire que plus de vingt ans après, la répression continue en Guinée et il est temps que l'opinion nationale et internationale s'opposent aux dérives du régime actuel.


A l'avènement du régime militaire après la mort du président Ahmed Sékou Touré, les Guinéens dans une grande proportion avaient fondé de gros espoirs sur ses successeurs pour redresser ce pays. Mais très vite, cet espoir va faire place au désenchantement.

En effet, comme pour avertir tous ceux qui voudront s'opposer à son régime, le président Conté va très vite se signaler par l'élimination de ses compagnons de lutte pour instaurer le règne de la terreur. C'est dans cette logique que le capitaine Mansaré et plusieurs autres officiers de l'armée guinéenne sont passés de vie à trépas par la volonté d'un seul homme qui n'a de cesse d'imaginer des complots pour éliminer ses frères d'arme.

Prédestiné au métier des armes, Mamadi Mansaré va très vite embrasser la carrière militaire. Après son passage chez les enfants de troupe de Kati au Mali, il suivra avec brio plusieurs formations aussi bien en Guinée qu’à l’extérieur du pays, notamment en ex URSS. Dans l’armée guinéenne, il a occupé plusieurs fonctions dont celles de sous-Préfet à Siguiri, commandant adjoint du camp de N’Zérékoré, avant de diriger l’Ecole Militaire Inter- Armée, poste qu’il a occupé jusqu’à son assassinat.

C’est ce brillant officier qui, le 19 janvier 1985 a été froidement abattu dans sa résidence du quartier Aviation devant ses enfants dont l’âge variait alors entre 4 et 15 ans. L’expédition punitive a été dirigée paradoxalement par un de ses fidèles compagnons, le capitaine Pariso, un officier qui était réputé être un intime parmi les intimes du capitaine Mansaré. C’est ce "frère d’armes", accompagné de six autres militaires qui sont entrés dans la maison pour accomplir la sale besogne, pendant que plusieurs autres ont pris d’assaut la cour et l’entrée de la résidence du défunt.

Après l’assassinat du capitaine Mansaré, ses bourreaux ont poussé le cynisme jusqu’à refuser de remettre le corps à la famille éplorée. Abattu aux environs de 07h le 19 janvier 1985, le capitaine Mansaré a été enterré le même jour aux environs de 17h après quelques "honneurs" (?) militaires rendus au camp Alpha Yaya sans la présence d’aucun membre de sa famille. Si bien qu’à ce jour, celle-ci ne peut indiquer avec précision l’endroit où il repose.

Une fois l’assassinat terminé, l’opinion publique allait être choquée par deux faits : non seulement la mémoire du défunt a été salie quand les commanditaires ont assimilé sa mort atroce à un suicide, mais l’officier meurtrier (Pariso) a été élevé au grade de commandant… ce même 19 janvier 1985 au soir! Il a été félicité d’avoir tué "le Lion" qui préparait un "coup d’état militaire".

Aux yeux de tous, cette élévation du capitaine Pariso au grade supérieur est apparue comme une caution du président Lansana Conté au crime odieux qui venait d’être commis. Beaucoup d’observateurs s’accordaient à dire qu’il en était même le principal inspirateur, quoique le président se soit toujours défendu de n’avoir été informé qu’après les faits.

Dans la même veine, quelques mois après l’assassinat du capitaine Mansaré, plusieurs officiers ont été accusés de préparer un complot en vue de renverser le régime en place. Ils ont été emprisonnés pendants plusieurs mois sans jugement et ont subi toutes sortes d'atrocités dans leurs cellules.

A la vérité, le capitaine Mansaré dérangeait. C’était un officier charismatique, plein de fougue, de détermination, bref, un meneur d’hommes. Homme de poigne et de conviction, aimé de ses semblables, le capitaine faisait peur. Au lendemain de la prise du pouvoir par le régime actuel, une opération de purge a été savamment orchestrée pour éliminer physiquement tous ceux des officiers qui apparaissaient comme potentiellement dangereux pour le régime. C’est dans cette logique que les Diarra Traoré, Bakary Sako et autres Sidy Mohamed Keïta pour ne citer que ces officiers, ont été sommairement exécutés.

La mort tragique du capitaine Mamadi Mansaré tout comme celle des autres qui ont connu les mêmes infortunes a eu des conséquences sur leurs familles respectives. Les portes de l’administration sont quasiment fermées à leurs descendants et aux autres membres de leurs familles respectives. Toutes leurs entreprises privées sont également vouées à l’échec. Tout se passe comme si le régime en place craint une émergence de leur descendance ou leurs familles.

De guerre lasse, beaucoup d’entre eux se sont vus contraints à l’aventure ou à l’exile, tant les horizons sont sans issue pour eux dans leur propre pays. Faut-il désespérer de ce régime ? Chacun pourra se faire une opinion après les tueries des derniers évènements.

Hasard ou coïncidence, du 10 au 27 janvier dernier, toujours est-il que plus de vingt ans après, presque jour pour jour, des dizaines de civiles sont massacrés alors qu'ils protestaient pacifiquement pour une meilleure condition de vie. Faisant fi des nombreux appels de la communauté internationale au dialogue, le régime Conté n'a pas hésité à tirer à bout portant sur des jeunes gens aux mains nues qui sont descendus dans les rues pour réclamer plus d'égard de leurs gouvernants. Mais la garde prétorienne de Conté n'a pas donné dans la dentelle. Bilan officiel : plus de soixante morts.

Il est temps que cette forme de gouvernance néandertalienne s'arrête et que le général président embarque dans le train des temps modernes.

Pour l'heure, nous invitons les Guinéens à avoir une pensée pieuse pour tous les militaires assassinés pour des complots imaginaires et les dizaines de morts tombés sous les balles assassines du régime actuel. Un jour nouveau va certainement se lever sur notre pays après les avancées obtenues aux forceps par l'inter Centrale CNTG-USTG.

Tamsirnews

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Date d'inscription : 13/01/2008

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